Coccinelle joue avec son père, je lis un roman. Grand cri du père, pleurs de la fille.
La fille se calme vite, le mari beaucoup moins. Il m’assure qu’il a entendu un bruit, qu’il lui a cassé le bras.
Je rassure tout le monde.
Coccinelle est calme, enjouée. Sauf qu’elle ne bouge qu’un bras. Je lui demande pourquoi. Elle me montre son poignet en disant « Bobo là ».
Le temps passe, notre fille n’a toujours qu’un bras.
Direction les urgences. Une heure d’attente plus tard, le médecin nous explique que Coccinelle s’est sûrement déboité le coude et qu’il est possible quand on agit dans les heures suivants l’accident de leur remettre sans immobilisation.
Aussitôt dit, aussitôt fait, Coccinelle n’a même pas le temps de pleurer.
Au départ elle n’ose toujours pas bouger son bras. Je l’encourage. Elle essaye timidement et s’étonne : « Parti bobo ! » .
Et voilà elle use à nouveau ses deux bras.
Deux remarques : un adulte aurait beaucoup plus pleuré et se serait évertué à bouger son bras blessé. Coccinelle elle a su se protéger et attendre la réparation.
J’ai enfin pu emprunter et lire Lait noir de Elif Shafak. Il me semblait prometteur (Cf post du 2 septembre 2009) et je ne me suis pas trompée.
Il a à tort été présenté comme un livre sur la dépression post-partum. Il en est question, oui, mais la majorité du livre est consacrée à une autre question : peut-on être mère et écrivaine ?
Eli Shafak s’appuie sur le cas de plusieurs femmes écrivaines : Virginia Woolf, Sylvia Plath, Yuko Tshushima, Sevgi Soysal notamment. Elle se penche aussi longuement sur le cas de la femme de Tolstoi et la mère de Doris Lessing.
Coccinelle adore participer à la vie qui l’entoure. Elle aime ranger les courses dans le frigo, ranger les assiettes que je viens d’essuyer ou porter un déchet à la poubelle. Elle se met en colère quand on l’exclut. Et quand on lui donne un jeu pour la calmer, c’est encore pire. Pour qui la prend-t-on ? Elle ne veut pas faire semblant, elle veut participer à la vie. Elle veut un vrai balai pour laver pour de vrai, un vrai crayon pour écrire pour de vrai. Elle veut ranger la vraie vaisselle pas sa dînette.
Quand il n’y a pas de danger de mort, je la laisse un maximum participer (Je la laisse ranger la vaisselle et les courses, tant pis pour la casse. Mais à vrai dire, il n’y en a pas. Juste une fois un yahourt.) J’essaye de lui trouver des tâches proportionnées à son petit corps (évidemment je ne vais pas lui faire porter les packs d’eau !).
Observer cette volonté de faire les choses pour de vrai avec les adultes m’a rappelé des pages de Maria Montessori où il explique que l’enfant a très vite le goût du travail. Elle encourage les adultes à les laisser participer. « Il faut savoir accueillir les manifestations supérieures de l’enfant » dit-elle.
Coccinelle commence à dévorer les livres.Toutes les semaines nous allons à la médiathèque, choisir des livres que nous allons relire mille fois dans la semaine (j'exagère à peine sur le mille)
Me voilà plonger dans un nouveau monde ; les livres pour les enfants. Les livres avec des images.
Un blog pour se réperer : http://oeildailleurs.blogspot.com/
Ma maison d'édition favorite (et celle de Coccinelle) : l'école des loisirs, http://www.ecoledesloisirs.fr/index1.htm
Mon illustratrice favorite : Kimiko http://www.ecoledesloisirs.fr/php-edl/auteurs/fiche-auteur.php?codeauteur=153
Elisabeth Badinter vient de publier Le Conflit, la femme et la mère. Elle s’inquiète dans cet ouvrage d’une certaine régression (ou selon elle d’une régression certaine) dans la libération des femmes. Elle s’inquiète de voir des femmes surdiplômées abandonner leur activité professionnelle pour élever leurs enfants, de voir l’allaitement ou les couches lavables à la mode ou de remarquer que le bien-être de l’enfant prime sur le bonheur des femmes. La famille à l’ancienne semble rester la valeur suprême et l’on attend des femmes qu’elles soient des mères parfaites… Elle n’a pas tort, Elisabeth Badinter… Les préjugés demeurent.
Maintenant la situation est peut-être plus complexe qu’elle ne l’a décrit. Je pense qu’il y a beaucoup de femmes qui ont conscience de la situation. Que beaucoup de femmes voudraient plus de moyens de garde et d’aide de leur conjoint… Que beaucoup de femmes ont conscience des pièges de l’allaitement et des couches lavables et des jeunes mamans souriantes dans les publicités… Maintenant beaucoup se taisent et ne savent pas comment lutter.
Pour la première fois, Coccinelle a de la fièvre. Pas un petit 38,5, non elle a vraiment de la fièvre. 39-40. Une rhino couplée à une très forte poussée dentaire.
Je retiens trois choses de cette expérience :
Ma fille quand elle est malade bouge, mange et joue comme d’habitude. C’est un indice de gravité m’a expliqué la docteur. Si elle ne se comporte pas comme d’habitude, alors c’est grave. Sinon, c’est une étape de sa croissance tout à fait normal.
Ma fille quand elle est malade dort plus que d’habitude. C’est donc un plaisir de la garder dans ces cas-là…
Ma fille ne supporte pas qu’on prenne sa température. Elle se débat comme une forcenée à la simple vue du thermomètre. J’ai donc chercher autre chose : un appareil fiable mais qui prenne la température instantanément. Ma pharmacienne avait la solution un thermomètre qui ressemble à un pistolet et qui permet sans même un contact de prendre instantanément la température… Génial. Renseignez-vous… C’est un peu cher, mais tellement pratique….
Depuis qu’elle a commencé à renoncer à sa divinité, Coccinelle adore les comptines. A la première note son visage s’illumine d’un sourire et ses yeux pétillent. Impressionnant. Elle a des préférences : Promenons nous dans les bois, la samaritaine et Coccinelle demoiselle constituent incontestablement sont top trois. J’ai révisé mes classiques à l’aide de ce site que je recommande : http://www.comptines.net/ Coccinelle aime aussi quand je me mets à chantonner des phrases toutes simples. Du genre Le petit bébé va bientôt manger puis il va se coucher… Je me demande si tous les bébés sont comme ça… Il est clair qu’elle est indifférente à la plus part des chansons pour adultes et que ce sont les comptines qui lui plaisent. Sauf que l’autre jour j’ai eu la surprise de voir son visage s’illuminer quand je me suis mise à fredonner Like a Virgin… Donc Coccinelle aime les comptines et Madonna… D’ailleurs ne pourrait-on pas ranger la musique des années 80 au rayon comptine ?
Je suis contente d’avoir découvert ce lieu : pour un abonnement annuel modique, Coccinelle peut venir quand elle veut (y compris le samedi) jouer, assister à des spectacles. A condition bien sûr d’être accompagnée par un adulte.
Enfin un espace pour les bébés !
Et pour leurs parents un espace pour se rencontrer !
