18 octobre 2008
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06:21
C’est la semaine de l’allaitement et ça tombe bien car j’ai des choses à dire à ce sujet…
Dans le meilleur des mondes possibles pour une maman, je ne devrais même pas en parler. Car dans ce monde-là, personne ne regarde une femme comme la réincarnation de Médée lorsqu’elle dit qu’elle ne veut pas allaiter. Aucune intégriste de l’allaitement ne lui fait croire que si elle ne donne pas exclusivement le sein et à chaque instant à son enfant elle est une mauvaise mère.
Seulement nous ne sommes pas dans ce monde, mais dans un monde où des sage-femmes intégristes culpabilisent les mamans, les contraignent à des choix qui ne leur conviennent pas…
Le biberon est-il moins naturel ?
Lorsque je vois le nombre de séances de cours de préparation à l’allaitement, je ne pense pas que ce soit si naturel que cela….
Suis-je une mère égoïste ?
J’ai tendance à croire que les mamans épanouies font des bébés épanouis, donc je ne pense pas que me forcer à allaiter eut rendu service à Coccinelle. D’ailleurs je n’avais pas de lait… Et toutes celles que je connais qui se sont « forcées » à allaiter n’ont pas pu le faire longtemps….
Est-ce que ma relation mère-fille sera brisée par l’absence de relation bouche-sein ?
Non, la relation est la même que le médium soit le sein ou le biberon.
Est-ce que mon bébé sera plus souvent malade ?
Les médecins ne sont pas au clair là-dessus. Quand Coccinelle a eu un rhume, les pro-allaitement ont été prompts à me culpabiliser. Mais quand j’ai appris que le fils de mon amie qui a allaitée à peine recousue de sa césarienne, a lui aussi attrapé un rhume : j’ai souri. La coupable serait donc plutôt la météo capricieuse de l’automne….
Biberons ou mamelons, les bébés s’en fichent, du moment que nous soyons sereines, attentives et aimantes.
Donc laissons le choix aux mamans : biberons ou allaitement ou les deux (c’est un autre argument des pro-allaitement : surtout pas de mixité, mais pourquoi pas ?).
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Idées reçues
17 octobre 2008
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Je pense que la télévision est une complice dans cette amnésie totale sur les premiers mois de la vie.
Franchement, vous connaissez beaucoup de séries avec un nouveau-né ?
Oui, il y a Ma sorcière bien aimée. Mais vous ne pensez pas que Samantha avait de sérieux avantages sur une jeune maman ordinaire ?
Oui, il y a quelques sitcoms qui explorent l’aspect comique de l’arrivée d’un nouveau né…
Mais y-a-il une série où un nouveau-né arrive dans la vie d’un personnage ?
Prenons par exemple Desperate Housewives… Gaby a été enceinte, mais elle a fait une fausse couche… Puis elle a voulu adopter, on a même vu le bébé pendant deux épisodes mais là encore cela a échoué. Dans la saison 5, elle est mère de deux enfants, mais comme les scénaristes ont fait un bond de cinq ans, il n’y a plus l’épisode nourrisson.
Idem pour le personnage de Susan dont le fils nait dans l’avant-dernier épisode de la saison 4.
Bree est censé avoir en charge un nouveau-né pendant une grande partie de la saison 4, mais on ne le voit jamais. Est-ce bien réaliste ?
Conclusion : il n’y a pas de scénario possible avec un nouveau-né, donc exit…
Et le mystère bébé reste entier.
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Idées reçues
16 octobre 2008
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J’ai l’impression qu’une jeune maman ne peut compter sur personne.
Bien sûr et heureusement, elle peut trouver de l’aide pour le ménage, le repassage et la cuisine.
Mais pour ce qui est de ce qui la préoccupe vraiment, rien…
Le papa est à son travail et l’encourage à prendre conseil auprès de tous ceux qui l’ entourent.
Les médecins et les spécialistes de la petite enfance multiplient les discours contradictoires et les prêches sur la patience.
Les anciens (grand-mères, grande-tantes etc) avaient tous des bébés parfaits et tout à fait normaux : elles ne comprennent ni les bizarreries de son bébé ni ses étranges interrogations.
Les copines mamans lui répètent sans cesse de ne pas s’inquiéter et de profiter de ce « petit bout ». Elle se demande de quoi elle doit profiter : des pleurs, de l’insomnie, des régurgitations ? Moi, j’ai plutôt hâte que Coccinelle devienne bébé et même enfant, que je puisse la comprendre enfin…
Les voisins se demandent pourquoi son bébé pleure autant et lui lancent des regards suspicieux. Ils ont plein de conseils pertinents : vous lui avez donné à manger ? vous l’avez changé ? vous en avez parlé au docteur ? Genre on y aurait pas pensé toute seule…
Il y a une amnésie totale sur les premiers mois de la vie. Personne ne se rappelle ses premiers mois et personne ne se rappelle ceux de ses enfants. Personne ne veut se rappeler de l’épisode alien et tout le monde se réfugie dans l’image rose layette du petit ange endormi.
Celle qui est si évidente pour ceux qui n’ont pas eu d’enfants.
Quoiqu’eux, ils ont plutôt tendance à confondre nourrisson bébé et enfant.
Les copines célibataires vous répètent que vous avez « trop de la chance » (bah oui, elles viennent toujours quand le nourrisson dort) et vous offrent peluches et jolis costumes que vous ne pensez pas utiliser avant un an.
Reste pour la jeune maman les autres jeunes mamans, quand elles ne font pas semblant d’être la it mum du jour.
Reste pour la jeune maman Internet et ses forums où derrière un pseudo les jeunes mamans ne cachent plus le mystère bébé.
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Mésaventures du quotidien
15 octobre 2008
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Dans la lignée de ce que je disais hier : Ce petit être qui vient de naître dépend entièrement de vous (il ne peut rien faire tout seul) mais il est en même temps entièrement libre (impossible de prévoir quand il dormira, aura faim, aura besoin d’être câliné…).
Il ne peut rien entendre : ni « Je reviens dans trois minutes le temps de faire chauffer le biberon », ni « Maman prend sa douche et son café, puis revient s’occuper de toi », ni « à ton âge, tu devrais manger plus ». Je le répète car cela me fascine : Il est son propre monde, il n’a de comptes à rendre qu’à lui. Il ne rentre dans aucune norme, dans aucune logique.
Donc, quand il est né, Jésus était encore Dieu.
Amélie Nothomb a vu juste dans la Métaphysique des Tubes. Sauf qu’elle n’est pas du tout un cas particulier. Tous les nourrissons sont comme elle se décrit : « Dieu n’avait pas de langage et il n’avait donc pas de pensée. Il était satiété et éternité. Et tout ceci prouvait au plus haut point que Dieu était Dieu. Et cette évidence n’avait aucune importance, car Dieu se fichait éperdument d’être Dieu. »
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Coccinelle grandit
14 octobre 2008
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08:18
Continuons avec les idées reçues... Une jeune maman est bercée dedans depuis l’annonce de sa grossesse.
« Etre mère c’est naturel »
« S’occuper d’un bébé, c’est pas bien compliqué »
« Etre mère ça s’apprend vite ».
Etc.
Naturel : je n’y ai jamais cru. Je pense en effet que l’homme est un être de culture ! D’ailleurs si c’était naturel, pourquoi y aurait-il autant de cours de préparation à l’accouchement, au retour de la maternité, à l’allaitement ?
Pas compliqué. Alors là on y croit à fond. On se sent en osmose avec toutes les mamans du monde. On est gonflé à bloc comme avant la préparation des examens… On est prête à apprendre et à s’appliquer. Et tout s’effondre le jour où vous découvrez que personne n’a le mode d’emploi de ce petit être qui vient de sortir de votre corps.
A la limite Ripley était mieux armée pour affrontrer Alien …
Parce que le ci-devant bébé n’a absolument rien de commensurable avec nos repères ordinaires.
Non, ce n’est pas un humain en miniature…
Un humain en puissance bien sûr, mais pour l’instant, il est tout à fait autre.
Et vous, jeune maman en acte, vous vous retrouvez, seule dans votre grande chambre d’hôpital, à interroger le moindre de ses mouvements. Rien ne vous semble normal, familier : ni ses cris, ni ses silences, ni les mouvements de ces doigts…
Mais où sont-ils tous ces experts qui doivent vous soutenir ?
Ils sont là.
Mais pas un médecin, pas une puéricultrice, pas une sage-femme, pas une mère ne vous dira la même chose.
Vraiment : l’un vous dira qu’il doit boire 30g, l’autre qu’il doit en boire 60g… Et quand l’un le trouvera menu, l’autre le trouvera dodu.
A chacun son mystère bébé. C’est une expérience qui visiblement ne se partage pas.
A moins bien sûr que le petit alien ait su garder son mystère depuis la nuit des temps… D’ailleurs c’est lui qui vous dira ce qui est normal pour lui. Il est sa propre référence, sa propre échelle, son propre monde.
Ça donne envie de redevenir bébé, non ?
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Coccinelle grandit
14 octobre 2008
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07:52
Tout le monde, en particulier ceux et celles qui n’ont pas accouché, a dans l’esprit les accouchements qui passent et repassent en boucle sur le petit écran.
J’aurais tort de dire qu’ils sont tous de fausses représentations, et je comprends que les auteurs aient d’autres priorités que la réalité de l’accouchement (préoccupations artistiques, économiques…). Mais il est dommage qu’ils soient presque les seuls accouchements à nourrir notre imaginaire…
A la télé (et au cinéma aussi) tout commence la plupart du temps par la perte des eaux. De préférence dans un restaurant ou sur la rue, en tous les cas à un moment crucial. C’est un moyen idéal pour faire diversion. Je citerai deux exemples : à la télévision l’accouchement de Danièle dans Desperate Housewives, au cinéma l’accouchement de Charlotte dans Sex and the City.
Et dans la vraie vie ?
En général, on a des contractions avant et le travail s’accélère après la perte des eaux. Il arrive aussi que les sage-femme percent la poche pour accélérer le travail (ça a été mon cas. J’étais alors dilatée à 6).
Parfois, sans raison et sans signes avant-coureur, la poche des eaux se rompt. Comme dans les films, le côté providentiel en moins. Et là en fait c’est galère parce que vous devez vous rendre à la maternité alors que le travail n’a pas encore commencé et que vous allez devoir vous taper tout le travail entre les quatre murs unis d’une petite chambre. Vous risquez même d’être bonne pour un déclenchement.
Et là cela me permet de vous rappeler ceci : un accouchement, c’est long.
Non, en fait, c’est le travail qui est long. Le travail, pour faire simple et accessible à tous, c’est le moment où le col de l’utérus se prépare à la naissance. Cela peut durer une dizaine d’heures pour une première naissance. (C’est pourquoi il ne faut pas s’élancer à la maternité à la première contraction comme on le voit sur les écrans).
Et c’est ce travail qui fait mal à hurler (sauf si vous avez la chance d’avoir un anesthésiste disponible au bon moment pour la péridurale, avant la douleur). L’accouchement proprement dit ou la poussée ou le moment où l’enfant sort n’est pas aussi douloureux : à chaque contraction, il faut pousser, et du coup vous êtes active et la douleur devient plus supportable. C’est la passivité qui est pénible dans le travail… Bref, dans les films, ils condensent et déplacent (= procédés artistiques bien entendu) : et ils ne montrent que la poussée comme quelque chose de très douloureux…
Donc voilà quand on vous dit que ça va durer des heures, n’imaginez pas que vous allez pousser pendant des heures… Juste vous allez attendre pendant des heures que les contractions préparent le col à la poussée…
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Idées reçues
