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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 06:31
Après de nombreuses considérations métaphysiques, il est temps de revenir s’engluer dans le prosaïque. Triste condition humaine (surtout si féminine en plus).

Pendant la grossesse, la question s’est posée mais sans m’inquiéter. A cette époque, j’avais le temps.
Maintenant j’ai moins de dix semaines et c’est galère.

Crèche ou assistante maternelle ?

La crèche : idéale pour apprendre la vie en communauté, moins chère… mais à la crèche, pas question d’être malade…

L’assistante maternelle : comment être sûre qu’elle s’occupera aussi d’éveiller l’enfant ? et comment  en trouver une qui travaille les mêmes jours que vous, aux mêmes horaires ?

Ce n’est pas seulement une question d’argent ou de places disponibles. Même si bien sûr c’est d’abord de cela qu’on parle.

Je pense que le problème est plus profond que cela… je pense que le problème, c’est d’abord que ces modes de garde ne sont pas adaptés aux bébés et surtout aux parents (comprendre dans la plus part des cas aux mamans).

Tout d’abord, il y a une recherche toujours ardue (beaucoup de paperasse, rencontres avec les AM, avec les services de la petite enfance etc). Pourquoi ne serait-il pas aussi facile de s’inscrire en crèche qu’à l’école ? Surtout qu’ après le tremblement de terre de l’arrivée du bébé (j’emprunte l’expression à Jennifer Weiner), on pourrait se passer de ce casse-tête. En plus il y a l’angoisse : et si je n’avais pas de place ? et si je devais arrêter de travailler ?

Ensuite, tous ces moyens demandent une extrême organisation. On demande des horaires précis : pas le droit d’être en avance ou en retard… Il faut presser le bébé, le trimballer du matin avec tout son chargement… Et si j’ai une réunion imprévue ? un rush ? Il faut toujours prévoir, calculer…
Et si le bébé est malade ? Et si la crèche ferme pendant les vacances scolaires et que moi je dois bosser ?
Et si j’ai des horaires atypiques ?
Et si j’ai trois heures de transport  chaque jour ? Et si je rate mon train ?

Il faut bricoler. Voilà le problème avec la prise en charge de la petite enfance, c’est qu’il faut bricoler. Il faut la prise en charge et autre chose…

Ou alors travailler à mi-temps.

L’idéal, c’est d’avoir une grand-mère  ou un grand-père sympa et retraité(e) dans la même ville qui peut garder le bébé quand il est malade, aller le chercher à la crèche… Ou le garder à plein temps sans déclencher la jalousie des autres grands-parents, sans jamais se plaindre et sans contredire vos choix éducatifs (est-ce que ça existe ?).

Ou alors être vraiment riche et engager une nurse à plein temps.

Ou avoir une crèche d’entreprise et de travailler à moins de 30 minutes de son domicile.

Là encore c’est l’omerta qui m’interpelle le plus. On ne parle que du problème des places en crèche alors que c’est le système qui est à repenser. Et puis vous avez remarqué : quand vos amis, votre chef ou vos collègues vous sollicite, personne ne se pose la question de la garde… Bien sûr que vous avez un moyen de le faire garder.

Ma proposition : plus d’aides pour les parents qui font garder les enfants à leur domicile, et surtout des crèches sur tous les lieux de travail ou presque (les petits commerces avec peu de salariés pourraient se regrouper) : gratuites si possible, et surtout avec l’amplitude horaire de l’entreprise et de la flexibilité…
Lorsque j’expose les difficultés, j’ai droit à « Comment font les autres ? » (phrase magique parmi les phrases magiques…) et « Fallait y penser avant. Quand on fait des enfants, il faut assumer ».

Oui, il faut assumer, mais encore faut-il nous en donner les moyens…

Une grande hypocrisie là-dedans : d’un côté on fait croire aux femmes qu’elles peuvent et travailler et avoir des enfants, d’un autre on leur fait croire qu’il est épanouissant d’arrêter de travailler pour s’occuper des enfants (mais en fait c’est surtout pour s’occuper de la maison)…

Au final, les problèmes de garde c’est leur faute et pas ceux des pouvoirs publics. Ni celles des hommes en général. C’est bien connu : les femmes s’y entendent tellement mieux avec les bébés… Compliment ? Oui, si cinq minutes plus tard, on entendait pas : « C’est quand même pas trop épuisant de changer des couches et donner des biberons. ».

Comment font les autres ?

Les bébés des autres ne pleurent pas. Les bébés des autres font leur nuit depuis des lustres. Les bébés des autres sont plus grands, plus forts… les bébés des autres marchent déjà…`

Les femmes des autres font le ménage et la cuisine et ne se plaignent pas. Les femmes des autres trouvent facile de s’occuper d’un bébé toute la journée et ne demandent jamais d’aide….

Les bébés des autres sont parfaits. Tout comme les autres sont parfaits.

C’est formidable combien tout à l’air facile et merveilleux dans la vie des autres.

C’est ce qu’ils aiment à rappeler et surtout c’est ce que mes proches aiment me rappeler.

Oui, évidemment, tout est facile et merveilleux dans la vie des autres puisqu’on n’est pas dans la vie des autres.  Je dirais même tous les vies sont faciles et merveilleuses à partir du moment où on n’a pas à les vivre…

J’en ai assez de ce refrain sur la vie des autres… J’en ai assez de cette mauvaise foi….

Jeunes mamans de tous les pays unissons-nous et râlons….

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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 06:35
-    Ah bonjour, comment allez-vous ? Alors vous accouchez quand ?
-    Euh, j’ai accouché depuis six semaines.

Je peux vous dire que quand cela vous arrive, ça vous plombe un peu le moral.

De toutes façons, ces histoires de kilos ça plombe toujours le moral et c’est encore un moyen de nous faire culpabiliser.

On m’avait dit que je prendrais que 9 kilos pendant ma grossesse. Foutaises. J’en ai pris 15 sans rien manger de salé, de gras ou de sucré. Donc paf, un coup de culpabilisation : vous risquez le diabète, vous mettez votre bébé en danger…

On m’avait dit que je perdrais mes kilos sitôt la naissance. Foutaises. Paf, re-coup de culpabilisation : c’est parce que vous avez pris trop de poids.

Maintenant on me dit qu’il faut être patiente que ces kilos partiront tranquillement. Foutaises. (C’est juste pour que je puisse me culpabiliser chaque matin dans la salle de bains)

Comment perdre des kilos sans régime ?

J’ai fait un régime. J’ai perdu mes kilos. J’ai retrouvé mon poids et l’estime de moi.

Aurais-je du écouter les médecins et briser les miroirs ? Devrais-je culpabiliser d’avoir fait un régime ?
Non, il faut être raisonnable, mais un régime n’a jamais tué surtout il est fait intelligemment. Et je suis pas si bête comme fille.

Maintenant je finis ma rééducation périnéale et j’attaque les abdos.

Ah une autre hypocrisie au passage : d’un côté j’entends : « Il faut un an pour se remettre d’un accouchement. Patience et longueur de temps » etc… Et puis de l’autre côté tout le monde attend que je sois comme avant : mince, en forme, efficace etc.  Mon mari, mes amis, mes collègues, mon chef… Même à la maternité, d’un côté ils me disaient de me reposer, de l’autre ils essayaient de me culpabiliser parce que je leur demandais de s’occuper du nourrisson pour que je puisse dormir….

Super maman : elle se repose, elle délègue et en même temps elle fait tout toute seule !

Foutaises

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 06:34
Plus j’y pense, plus je me rends compte que l’objectif principal de ce blog est de dénoncer les idées reçues sur la maternité et les bébés.

C’est pourquoi, face à ce qui arrive à une amie, je décide d’écrire ce post.

Nous vivons dans une société où les jeunes mamans stars ou anonymes sourient en couverture des magazines et nous disent combien l’expérience de la maternité a changé leur vie.

On ne dit pas qu’une grossesse n’est pas forcément le plus beau moment d’une vie.

On ne dit pas qu’un accouchement, ça fait d’abord mal.

On ne dit pas que les bébés pleurent et se réveillent toutes les nuits.

On ne dit pas que les bébés ne se font pas tous seuls, qu’il faut parfois du temps pour se retrouver enceinte... On ne dit pas qu’il est normal de ne pas pouvoir planifier une naissance, d’attendre plusieurs années l’événement…

On ne dit pas que les bébés meurent.

Après, pendant et avant la naissance.

J’ai fait une fausse couche à 12 semaines avant la naissance de Coccinelle. Et tout ce que le gynéco a pu me dire c’est que c’était normal, que 20% des grossesses se terminent ainsi.

Pourtant je ne me sentais pas normale.

Il y a deux choses à dire sur les fausses couches :

-    elles sont normales, oui… J’ai interrogé les femmes autour de moi, et  rares étaient celles qui n’en avaient pas faits.
-    Elles ne sont pas rien. Et c’est seulement par un travail de deuil qu’une femme s’en sort…

De même, que la mort est naturelle mais qu'on n'accepte jamais facilement la mort d'un être aimé.

Seulement voilà on n’est dans une société où la mort n’a plus sa place. Donc les fausses couches passent pour anormales et le deuil est refusée à celles qui passent par là. Double difficulté.

Pourtant sans la mort, il n’y aurait pas de vie….

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 06:17
Parmi les phrases qui m’énervent, on peut ajouter celles-ci :

-    Comme elle a été sage : on ne l’a pas entendue !
-    Elle est gentille : elle laisse ses parents dormir la nuit.
-    Sois sage Coccinelle, ne pleure pas !

Qu’entend-on par là ? Qu’un nourrisson peut être sage ou non, que s’il pleure ce sera avec le projet conscient de ruiner la vie de ses parents, ou tout au moins de les ennuyer ? Un nourrisson qui confondrait le jour et la nuit serait donc méchant ? C’est ridicule. Si Coccinelle ne pleure pas, c’est qu’elle se sent bien, c’est tout.

Un dieu a-t-il besoin de se justifier ?
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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 06:55
Je n’avais jamais vraiment compris ce que Beauvoir voulait dire en parlant de deuxième sexe.

Maintenant que je suis la maman d’un nourrisson de sexe féminin, si…

Tout est là déjà : « un nourrisson de sexe féminin ».

Tout est masculin dans le premier âge. Pas unisexe, masculin.

C’est toujours au masculin que l’on parle des bébés. Parce que LE bébé, LE nourrisson, LE nouveau-né (jamais nouvelle-née !)…

Donc, quand on parle de ma fille, on en parle au masculin : « Un nouveau-né a besoin de câlins », « Un nouveau-né a besoin de faire du bruit pour s’endormir » Etc.

Et j’imagine que cela va continuer jusqu’à ce qu’elle est l’âge de 3 ans, c’est à dire l’âge de jouer avec ce qui est dans les pages roses des magazines de jouet. A partir de cet âge, il y a les filles et les garçons. Avant, il n’y a que des garçons.

En français en tout cas (il y a des langues où effectivement tout ce qui se rapporte au premier âge est neutre).

On ne nait pas femme, on naît homme…

Vous allez me parler de l’échographie ? de la layette rose ou bleue ?

Coccinelle a un bonnet rose, mais tout le monde m’en parle en masculin :
-    Il est mignon.
-    C’est un garçon ?

On ne demande jamais si c’est une fille, toujours si c’est un garçon.

On n’est fille par défaut.

Comme ça j’ai l’air calme, mais cette découverte me rend furieuse ! Ah quoi bon mes efforts pour élever Coccinelle dans l’égalité des sexes, si le monde extérieur est si mysogyne !

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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 05:58
Il y a en fait une pancarte invisible à l’entrée de chaque lieu public, un code implicite que je viens de découvrir: « Prière ne pas entrer avec un enfant de moins de six mois. En dessous de 10 ans, évitez »

J’ai pris l’habitude d’aller partout avec Coccinelle. Pas le choix. Et puis ne faut-il pas créer le lien mère-fille ?

Donc voilà à la poste, à la pharmacie, à l’agence immobilière, aux Lafayettes… Partout. Landau, sac à langer, biberons, j’ai tout ce qu’il faut. Coccinelle adore cela, elle peut se reposer… Pour moi, c’est cool…

Au départ, les gens ne nous remarquent pas. Une femme et un landau, c’est invisible. Mais lorsque la curiosité les fait se pencher au-dessus du landau, c’est la stupeur :

-    Mais elle est toute petite !
-    Mais elle est toute neuve !
-    Mais c’est un nourrisson !
-    Mais est-ce une fille ou un garçon ?

Et si elle se met à pleurer, c’est le scandale. C’est assez rare, mais quand l’heure du bib est là ou quand le landau s’arrête…

-    Mais faites la taire !
-    Mais pourquoi pleure-t-elle ?
-    A cet âge, le mien passait son temps à dormir dans son lit à la maison.

Indirectement d’ailleurs tout est fait pour dissuader les mamans de sortir : escaliers étroits, petites marches un peu partout, travées étroites entre les rayons… Et cette façon qu’ils ont tous de détourner les yeux quand ils voient une mère embarrassée à porter le landau dans des escaliers…

Comme je l’ai dit hier, j’ai essayé de me plaindre et le verdict est tombé. Sans appel.

- Il fallait y penser avant de l’amener avec vous. Et d’ailleurs c’est plein de microbes ici, les lieux publics ne sont pas faits pour les petits.

Il y a un âge pour entrer en société. Apparemment Coccinelle ne l’a pas encore atteint…

Mais je continue pourtant à la sortir.

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 06:13

Maintenant qu’on a réussi à installer le truc, qu’on arrive à l’utiliser avec un minimum de jurons, qu’on a fait son deuil du landau-poussette-siège auto parfait, il faut circuler avec.

Et vraiment, je ne trouve pas cela évident. Entre les poubelles, les vélos, les trottinettes et les pavés.

Mais bon, les trottoirs ce n’est rien.

Le pire, ce sont tous ces escaliers, toutes ces portes qui ne s’ouvrent pas toutes seules…

Non, le pire ce sont tous ces gens qui vous regardent vous débattre entre la porte, le landau et le sac à langer… Ils finissent bien sûr par vous ouvrir la porte mais il faut y aller à grand renfort de merci et de s’il vous plait…

Et avez-vous déjà essayé de vous plaindre ?

Moi oui. C’est toujours à peu près la même réponse sur différents tons :

Agressif : « Fallait pas le faire »

Mielleux : « ne serait-il pas plus au calme dans son lit ? »

Hypocrite : « Quel âge a-t-il ? Il me semble bien petit. »

Condescendant : « N’y-a-t-il pas des modèles moins encombrants ? »

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21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 07:01
La vendeuse devait avoir un doctorat en landau-poussette- siègeautologie. Pas moi.

Donc quand le temps est venu de déplier l’engin , ça a été galère.

Il ne se plie pas du tout d’une main, et de toutes façons il faut compter une heure pour le déplier, donc personne n’a envie de le plier. La nacelle ne se fixe pas toute seule dans la voiture, et surtout ne se défixe pas du tout du socle à roulettes.

Pourtant ça avait l’air si facile dans le magasin.

Oui, mais voilà La vendeuse devait avoir un doctorat en landaus-poussette- siègeautologie. Pas moi.

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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 07:04

C’était avant la naissance. Sourire aux lèvres, argent sur le compte et Coccinelle dans l’utérus, je me présente à une vendeuse du rayon puériculture :

-    Je voudrais des renseignements pour acheter un siège auto et une poussette pour mon bébé à naître.

Plongée dans un monde inconnu : les modèles 2, 3, 4 en un… les modèles citadins, campagnards… les modèles valables jusqu’à 1, 2, 3 ans… les modèles à moitié valables jusqu’à 1, 2, 3ans… les normes de sécurité…
Et bien sûr les prix.

Les constructeurs n’ont peur de rien : ils prétendent tous vous proposer un modèle pratique, facile à plier et à transporter, confortable pour bébé et multi-usage.

Avant (passé non localisé et idyllique), on achetait un landau, puis une poussette et ensuite encore une poussette. Et à côté quelque chose pour la voiture (si on en avait une). Aujourd’hui, on prétend vous vendre pratiquement tout dans un modèle beaucoup plus sûr, beaucoup plus pratique…

Je me laisse à moitié convaincre à force des démonstrations de la vendeuse.
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19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 06:18
Tout le monde en parle, mais personne ne sait vraiment ce que c’est.

J’ai comme l’impression que c’est un moyen commode pour expliquer les pleurs du nourrisson.

En tous cas, c'est sûr : ce n'est pas grave.

Tout le monde a sa solution, mais aucune ne fonctionne sur le nourrisson des autres : massage, tétine, transat, biberon de la marque x…

Une constante quand même : les bébés préfèrent être dans les bras ou dans des landaus qui roulent. Je les comprends.

Une seule solution en fait : la patience.

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  • : Mes (més)aventures et mes réflexions depuis la naissance de ma fille Coccinelle.
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