Coccinelle me demande pourquoi le poisson dans son assiette ne nage pas. Je lui explique qu’il y a des messieurs et des dames, les pêcheurs, qui attrapent les poissons pour qu’on les mange.
- - Qui c’est les gens qui attrapent nous pour manger nous ?
Je lui explique que nous, les humains, personne ne nous attraper. Je lui explique la pyramide alimentaire.
Coccinelle commence à lire seule et à raconter des histoires à ses peluches ou aux chats de sa grand-mère.
Voici sa version de Blanche neige :
Un jour Blanche-Neige. Et alors le prince vient et s’en va. Et alors la méchante a pas envie. Et alors Balnche-neige va chez 7 nains. Et la méchante vient et les 7 nains tapent méchante. Et Blanche-neige dort. Et le prince vient et Blanche-neige va dans dans château. Voilà !
Coccinelle comprend la logique. Elle comprend que deux négations = une affirmation.
Par contre, elle ne comprend pas pourquoi en français la négation demande deux éléments. Pour elle, il n’en faut qu’un « Pas ». Et pour elle « Pas pas » correspond à une affirmation. Implacable.
J'ai eu un dialogue avec Coccinelle hier matin. Le premier.
- Papa ? - Papa est parti travailler. - Toto ? Yoyo ? (En voiture ou en vélo ?) - En train. - Papa parti train train. - Oui, Papa est parti en train. - Maman partie ? - Maman va partir avec toi. - Train train ? - Non, en bus. - Bus. Papa train train parti. - Oui, Papa est parti en train.
Ensuite à plusieurs reprises pendant le trajet en bus jusqu'à la crèche, elle a lancé : "Papa parti train train"; "Papa train train parti" ou "Parti Papa train train" ou encore "Train train Papa parti".
2 ans et elle rivalise déjà avec Monsieur Jourdain!
Coccinelle ne se lasse pas de montrer son père en disant « Papa », puis moi « Maman », puis elle-même en disant « Bébé ». Elle attend que l’on confirme et elle recommence : « Papa, Maman, Bébé ». Elle rit et elle recommence. Puis elle va montrer des objets : « A Papa, A Maman, à Bébé ».
Est-ce parce qu’elle ne connaît guère plus de mots et qu’elle a donc plaisir à les répéter ?
Est-ce parce qu’elle apprend que nous sommes chacun des individus différents ?
Petite photographie des connaissances actives de Coccinelle à la veille de ses deux ans.
Les mots qu’elle dit et qui désigne clairement un objet unique : Maman ; Papa ; bobo (pour désigner une blessure) ; tétine ; chat ; bateau, gâteau, wawa (pour chien) ; toto (pour voiture), habits, chaussures, chaussettes, chaussons, pot, Kitty (pour le petit chat Hello Kitty !), Anya (maman en hongrois).
Les mots génériques : caca (désigne à la fois le contenu de sa couche, sa couche, et son sexe), aboi (désigne son biberon, les verres et aussi l’action de demander à boire, essuye (designe à la fois l’essuie-tout, l’éponge, le chiffon, et l’action d’essuyer), bébé (désigne à la fois les autres enfants et elle-même), dodo (désigne à la fois son lit et le fait de dormir).
Les concepts qu’elle dit et comprend : si (pour approuver) ; non (pour désapprouver), encore, chaud, dodo, assis, voivoir (pour en revoir).
Les concepts qu’elle dit par imitation : petit, parti, sale
Les onomatopées : Hop ! (pour rythmer son action) ; Miam miam ; cotcot (pour imiter la poule).
Le mot qu’elle a dit une fois : Bonjour
Les phrases qu’elle fait:
C’est chaud.
A Bébé. A Maman. A Papa (pour dire qu’un objet appartient à l’un ou l’autre)
Bébé assis. Maman assis. (pour décrire un fait)
Papa dodo (pour dire que son père dort)
Bébé essuye (pour dire qu’elle essuye).
Voilà. Tout cela n’est rien à côté de sa connaissance passive de plusieurs langues !