Mesaventures de jeune maman

Coccinelle comprend la logique. Elle comprend que deux négations = une affirmation.

Par contre, elle ne comprend pas pourquoi en français la négation demande deux éléments. Pour elle, il n’en faut qu’un « Pas ». Et pour elle « Pas pas » correspond à une affirmation. Implacable.

Illustration :

« Papa pas là ?

-       Si, Papa est là.

-       Papa, pas pas là ».

Ma grand-mère lavait les couches de ses enfants, pas parce qu’elle était plus naturelle, mais parce qu’elle n’avait pas le choix. Elle ne comprend pas d’ailleurs, m’a-t-elle dit que l’on puisse choisir de laver les couches : « Pourquoi se compliquer la vie, dit-elle ». L’écologie, je sais… La planète, les valeurs….

Oui, mais les couches lavables d’aujourd’hui ne ressemblent pas à celles d’hier qui étaient elles 100% lavables. Donc il y a encore du déchet… De plus l’eau dépensée pour laver… Et l’eau javel ou autre produit puissant…. Donc bon, l’argument écologique ne me paraît pas très probant.

Protéger la peau de nos petits du chimique… Ma fille porte des couches jetables depuis qu’elle est dans ce monde. Pas de problème d’érythème à déclarer. J’ai toujours choisi une marque haute gamme, il est vrai, et je la change souvent… C’est mon choix.

Que de temps perdu en lavage et désinfectage ! Du temps que je préfère passer à jouer avec ma fille….

Je sais que les adeptes vont dire que j’exagère, qu’il ne faut pas beaucoup de temps pour laver les couches, que le père peut participer… Que l’on peut faire un mixte (couches lavables à la maison, jetables en voyage)…. Je connais les arguments pro- couches lavables.

Mais voilà :non seulement ils ne me convainquent pas d’y adhérer, mais ils n’effacent pas non plus l’angoisse…

Clairement, je l’avoue, les couches lavables représentent pour moi une menace…

Une menace contre le progrès, une menace contre les femmes… Je ne sais pas exactement, un mauvais pressentiment… Je suis comme ça moi : ne touchez pas à mon micro-ondes et mes couches jetables !

J’ai peur que l’argument des couches lavables ne viennent s’appliquer aux tampons et aux serviettes hygiéniques, et qu’on revienne aux temps qui ont précédé les protections hygiéniques jetables pour les femmes…. Là encore mes grand-mères, mes grandes-tantes ont témoigné : c’étaient vraiment avilissant et handicapant pour les femmes… Certaines préféraient ne pas sortir à cette période pour ne pas devoir porter ces linges qu’elles devraient laver ensuite….

Il est vrai qu’aujourd’hui les couches jetables ne sont pas menacées, et qu’on n’a toujours le choix… Donc ne dramatisons pas…

Certains regards que j’ai reçus quand j’ai dit que je n’utilisais que des couches jetables ont cependant ravivés mon angoisse…

Lapinours a failli rester dans un Mcdo en Autriche. Il est mainte fois tombé dans les bus, les trains et les métros. Lapinours a déjà fait le tour de l’Europe et de la France. Mais c’est sur notre trajet matinal entre la maison et l’arrêt de bus, plus précisément entre le point recyclage du verre (où je l’ai vu pour la dernière fois) et l’arrêt.

Avant de monter dans le bus, je m’en suis rendu compte. Mais il pleuvait des cordes, et surtout il y avait grève des bus. Si je manquais ce bus, je n’en aurais pas d’autres avant 30-45 minutes, je serai en retard au travail, trempée… Alors j’ai dit tant pis, il fallait pas le jeter ! Mais sitôt le bus parti, une boule a saisi mon estomac. J’aurais dû retourner.

Pauvre Lapinours.

Le soir je l’ai cherché, mais en vain.

S’il n’avait pas tant plu, je l’aurais vu tomber… S’il n’y avait pas eu grève des bus… Si j’étais retournée le chercher…

Coccinelle ne semble pas perturbée plus que ça. Elle a reporté son attention sur d’autres peluches… Loin des yeux, loin du coeur. Son père, sa grand-mère, mes amies proposent déjà de lui en acheter quinze mille autres. Pour compenser. Même si elle semble avoir déjà compensée...

Mais moi je pense encore à Lapinours…

Suis-je la seule ?

Apparemment oui.

J’ai enfin pu emprunter et lire Lait noir de Elif Shafak.  Il me semblait prometteur (Cf post du 2 septembre 2009) et je ne me suis pas trompée.

Il a à tort été présenté comme un livre sur la dépression post-partum. Il en est question, oui, mais la majorité du livre est consacrée à une autre question : peut-on être mère et écrivaine ?

Eli Shafak s’appuie sur le cas de plusieurs femmes écrivaines : Virginia Woolf, Sylvia Plath, Yuko Tshushima, Sevgi Soysal notamment. Elle se penche aussi longuement sur le cas de la femme de Tolstoi et la mère de Doris Lessing.

Très intéressant. Féministe. Et drôle. A lire.

Et peut-on être mère et bloggeuse ?  

OUI, répond la blogosphère, adresses à l’appui

J'aime beaucoup le blog des mauvaises mères.

http://mauvaisesmeres.20minutes-blogs.fr/

C'est drôle, féministe. Je m'y retrouve.

Mais là je ne suis pas d'accord : http://mauvaisesmeres.20minutes-blogs.fr/archive/2010/07/16/lecon-de-mauvaise-mere-savoir-mentir-effrontement.html

Non, il ne faut pas mentir aux enfants. Genre : Si tu ne manges pas ta soupe, tu ne grandiras pas.

1) Arrêtons de prendre les enfants pour des imbéciles. 2) Arrêtons de faire peur aux enfants. Car se faire obéir par la peur, ce n'est pas bien.

Parfaitement je ne crois pas que la fin justifie les moyens... Et puis surtout le jour où ils se rendent compte des petits mensonges des adultes, bang.

Je ne mens pas, c'est mon choix éducatif. D'ailleurs je pense que mon mari et moi sommes des intégristes sur ce point car nous ne voulons pas faire croire Coccinelle au Père Noël. Je sais je ne fais pas l'unanimité, et je n'ai pas envie de critiquer ceux qui font un autre choix. Mais je pense que refuser le Père Noël est un choix possible. D'abord, le fait de mentir nous répugne. Ensuite, il y a tout ce que le Père Noël représente (société de consommation, marques etc.), et il y a ce chantage au Père Noël qui ne me semble pas sain (Tu es pas sage, tu auras pas de cadeaux).